• ERIC


    Eric... J'aime beaucoup ce prénom. Peut-être parce que l'un de mes anciens soupirants le portait ou parce que c'est court avec une bonne intonnation, je n'en sais rien... Mon Eric était doux et il aimait la vie. Nous nous sommes quittés en deux bons amis et n'avons jamais pris la peine de décrocher le combiné téléphonique pour nous appeler... Par pudeur peut-être, ou par nostalgie. Toujours est-il que j'ai perdu quelqu'un de bien...

    La fierté que l'on renferme en nous a parfois un pouvoir incompréhensible: on s'aime encore (un peu) mais on ne s'appelle pas. Le temps, les semaines, les mois et maintenant les années se sont installées et les ponts sont rompus définitivement.

    J'ai rencontré Eric aujourd'hui. Un autre Eric d'aspect (assez) réservé, beau mec (physiquement) je n'irais pas jusqu'a citer son Hugo Boss de costume mais ça me fait plaisir de dire qu'il en portait un. Cadre sup dans une multinationale, le genre de mec qui plait aux femmes. Nous avons longuement parlé de choses et d'autres, de philosophie de la vie, de la mort, des enfants...

    Et c'est la que les choses se sont gâtées pour moi (sensible que je suis et que je resterai!) Eric est l'heureux papa d'un enfant autiste de 7 ans. J'ai bien dit "l'heureux" papa car son fils est sa raison de vivre, sa joie quotidienne lorsqu'il rentre du boulot, sa bouffée d'oxygène... La grossesse de sa femme était normale jusqu'à ce qu'un chromosome "pète un câble" (symptôme qui n'a pas été décelé à l'échographie)...

    Eric, en quelques heures, a failli me faire pleurer plusieurs fois mais l'étincelle qu'il avait dans les yeux lorsqu'il me parlait de son enfant a fait de moi une autre femme.

    De voir cet homme aussi sûr de lui, aussi "mordant" dans son boulot et "papa gateau" avec son fils m'a fait prendre conscience d'une chose : la mort... Je n'ai pas arrêté de penser à cet enfant si ses parents venaient à disparaître avant lui... Là, j'ai réfléchi... très longuement.

    Et là, j'ai pris conscience du "soin" que je devais mettre dans ma vie. De toute la paprasserie qu'il fallait que je trie, de mon crédit à la consommation qu'il fallait que je solde rapidement... Bref, ne pas laisser le bordel innonder ma vie au cas où...

    Ne pas laisser de "charges" suplémentaires (facilement remédiables par moi en mon vivant, en tout cas) à ma progéniture ou mon époux...

    Eric m'a fait prendre conscience du "bordel" que j'éparpillais autours de moi ("Je le rangerai demain..." Oui, c'est facile, mais personne ne sait de quoi demain est fait!) suffisamment assez pour que je "range ma vie" au cas ou je partirais avant eux, avant les autres... Avant ceux que j'aime le plus au monde et qui, touchés par ce deuil (le mien) n'ont pas besoin qu'on leur inflige cette corvée suplémentaire!

    Cette rencontre m'a arraché le coeur, mais elle m'a transformée. En tout cas, elle m'a ouvert l'esprit et je crois que je serai une femme beaucoup plus organisée, à l'avenir...


  • Commentaires

    1
    Jeudi 15 Mai 2008 à 01:54
    Tu commences
    ton récit par la nostalgie, tu arrives sur la mort pour enfin terminer sur l'avenir peint avec espoir. C'est un peu le résumé d'une vie, et la vie sur ton blog est agréable. Et comme on ne rencontre jamais les gens au hasard, je reviendrai souvent.
    2
    Jeudi 15 Mai 2008 à 17:51
    C'est très
    motivant de lire ce genre de texte quand on doute de tout, pour l'organisation, reste toi sinon cela devient une corvé. Poalnski a dit "Il est aussi absurde de regretter le passé que d'organiser l'avenir.". Bisous.
    3
    Mercredi 21 Mai 2008 à 19:57
    c'est
    vrai qu'on ne rencontre jamais les gens par hasard, on ne les aime jamais par hasard non plus... je suis contente de voir que tu continues un ptit bout de chemin par ici :) bisous bonne soirée !!
    4
    Jeudi 22 Mai 2008 à 11:50
    Coucou par ici
    reviens tu nous voir ? bisous
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